LE PUTTING

Les amateurs pourraient putter aussi bien que les pros
Si on observe des golfeurs amateurs au putting, qu'est-ce que l'on constate chez la majorité d'entre eux :
  • Ils analysent peu et/ou rapidement le green et se dirigent directement vers leur balle ; bien souvent, c'est quand ils sont près de leur balle ou même à l'adresse qu'ils observent le green ;
  • Leurs pieds, leurs épaules et la face de leur putter sont mal alignés ;
  • La position de la balle par rapport à leur stance n'a pas de justification ;
  • L'élan de départ du club (vers l'arrière) est trop important ;
  • Ils cassent leurs poignés à l'impact de la balle.

C'est du putting "à l'instinct". Et quand ça ne marche pas on entend "C'est pas possible, mais qu'est-ce que j'ai aujourd'hui !" Seulement, c'est très souvent ainsi. Alors, parfois ça rentre … mais en 3 ou 4 putts.

Même pour ceux qui "n'aiment" pas scorer, voyez leur excitation et leur joie quand ils entrent un putt de plus de 5 mètres. Tout golfeur aime réussir à "faire le trou"en un minimum de putts.

On connaît la maxime : "You drive for the show, you putt for the money" que l'on peut traduire par "On drive pour le spectacle, on putte pour l'argent". Alors si pour certains l'argent est un tabou … la progression sera difficile.

Les amateurs sentent bien que le putting est important. Et pourtant ils ne s'entraînent pas systématiquement. C'est tout juste s'ils y consacrent 5 à 10 minutes avant le départ du parcours.

A l'analyse des scores, on constate que les joueurs qui n'arrivent pas à baisser leur score sont ceux qui n'ont pas un bon putting.

Avant d'aller plus loin, quelques précisions sur la terminologie : ne pas confondre le chemin de club, la direction prise par la balle après l'impact, la ligne de putt, et la trajectoire de la balle.

  • Le chemin de club est la courbe tracée par la tête du club pendant la phase d'armement arrière et celle de projection vers l'avant. Elle peut être rectiligne ou en arc de cercle, intérieure-intérieure, intérieur-extérieure, extérieure-intérieure.

  • La direction de la balle est celle que l'on veut que la balle prenne après l'impact. Sauf effet spécial, ce sera toujours une droite. Ensuite, elle peut être modifiée par le dévers. Si le point de contact de la balle est centré sur la face de la tête du putter (le sweetspot), la direction de la balle sera perpendiculaire à l'orientation de la face du putter. Par exemple, si le chemin de club est rectiligne, et que la tête de club est square à l'impact, la direction de la balle sera dans le prolongement du chemein de club. Après l'impact, la direction est toujours rectiligne.

  • La ligne de putt est la droite qui joint la balle au centre du trou. Sans dévers, c'est la direction à donner à la balle.

  • La trajectoire est la trace de la balle pendant son parcours du départ à l'arrêt.

Acquérir un bon putting, c'est d'abord analyser le green correctement pour chaque putt : 

  • La configuration dans l'espace : plat, en descente ou en montée, en dévers ... ;
  • L'environnement et la structure : humidité, souplesse, sens du roulement, heure de la journée, ensoleillement …

Un bon putt finalise la réussite de deux points fondamentaux : l'énergie transférée à la balle et sa direction après l'impact.
L'énergie transférée : c'est le dosage de la frappe qui sera responsable de la vitesse de la balle, donc de la distance à parcourir.

Quel que soit le niveau de maîtrise technique des aspects statiques et dynamiques du putting, dans l'ordre des difficultés d'évaluation, c'est l'identification de la trajectoire car elle conditionne la direction à donner à la balle après l'impact, puis le dosage qui est fonction de la pente et de la distance (voir chapitre Le putt en dévers).
On voit bien que la qualité de l'analyse du green sera déterminante pour la réussite du putt. Evaluation d'un espace en 3 dimensions et de son environnement.

Du dosage de la frappe et de la direction de la balle, qu'est-ce qui est le plus important ? C'est la direction de la balle sans aucun doute car quel que soit le dosage, si la trajectoire est mauvaise la balle n'entrera jamais dans le trou.
Il vaudra mieux être long que court. Une maxime dit "Never out, never in". On ne pourra jamais entrer si on ne va pas au-delà du trou. Certes La Palisse n'aurait pas dit mieux, mais souvent on n'y pense pas. Il suffit de si peu de déconcentration.

Où se trouvent les clés de la solution pour acquérir un bon putting … après une bonne analyse ?
Ces clés sont simples et facilement identifiables. Elles peuvent être travaillées et maîtrisées de manière indépendante et c'est leur enchaînement en séquences qui fera la réussite du putt.

On pourrait passer du temps à se faire observer par un partenaire qualifié pour identifier nos défauts ou erreurs.
Mais bien souvent, il y en a tant qu'il est préférable de tout reprendre à zéro.

Les phases principales du putting sont : la posture, la position de la balle, le grip, l'alignement, puis l'exécution du coup par le mouvement en balancier.

LA POSTURE LA POSITION DE LA BALLE
Autrement dit : le stance.
C'est la posture qui va permettre aux épaules leur mouvement en balancier dans un plan vertical oscillant (voir plus loin).
La tête regarde à la verticale de la balle et peut tourner en direction de la ligne de putt. Attention à ne pas mettre le bassin trop en arrière, ce qui oblige à pencher le buste plus en avant.
Le corps doit être stable sur les pieds, sans que ceux-ci travaillent pour rechercher un équilibre.
Le poids du corps est plus en appui vers les talons sans effort, les genoux très légèrement fléchis.
Selon la distance du putt, le placement de la balle sera légèrement différent.
La distance par rapport à la ligne des pieds sera à environ 30cm en avant.
Pour les putts courts, la balle sera au milieu des pieds et le club sera à la verticale de la balle.
Pour les putts longs, la balle sera posée plus sur le pied avant et le club à la verticale au mieu des pieds pour que la balle soit frappée dans un mouvement légèrement remontant de la tête du club.
La tête du putter ne doit pas reposer sur le green mais être à quelques millimètres.
LE GRIP

Quel que soit le grip que l'on adopte, il n'y a qu'une règle commune à tous : le grip ne doit être ni trop serré ni trop lâche.
De plus, il ne faut jamais le serrer pendant le mouvement arrière du club ce qui provoquerait une contraction et un mauvais chemin de club.
Il est recommandé d'adopter le grip présenté par Leadbetter sur les photos ci-contre.
Ce grip a été adopté par la majorité des pros. Mais il n'est pas nécessaire d'être un pro pour acquérir ce type de grip.
La seule difficulté est de vouloir en changer et de persévérer.

L'ALIGNEMENT

Dans un monde parfait, les épaules, les hanches et les pieds seraient alignés et parallèles à la ligne de putt. Mais ce n'est pas toujours le cas. L'essentiel est que les épaules soient toujours parallèles à la ligne de putt. Le problème est comment obtenir cet alignement ?

Vous trouverez de multiples recettes dans les revues et les livres de golf, plus les conseils de profs.
En regardant putter les pros, vous constaterez que chacun a sa propre méthode pour les phases que nous venons de voir. Cependant, pour l'exécution du coup, la technique de base est celle du geste en balancier. Certains jouent plus avec les bras et les poignets en faisant appel à un talent naturel et à de l'expérience.
Sur le plan mécanique, le club est tenu par les mains, guidé par les bras et actionné par les épaules. C'est du déplacement des épaules que tout dépend. Ce sont les "gros" muscles qui donnent la précision et la régularité. Toute contraction d'autres muscles ou ou mouvement d'autres membres introduira de la distorsion dans le chemin du club.

L'EXÉCUTION DU COUP

L'exécution du coup est la phase ultime et le mouvement doit pouvoir concrétiser les réflexions sur le dosage et la direction de la balle après l'impact. D'où l'importance de la concentration.

Le premier objectif est d'obtenir une face de la tête du putter qui soit square à la direction de la balle. Il arrive que l'on puisse obtenir une face square en ayant un chemin de club qui ne soit pas rectiligne et dans l'axe de la direction de la balle. Mais, c'est le chemin de club rectiligne qui donnera la régularité.
Le point d'impact a une influence sur le dosage de l'énergie transférée à la balle. Un impact décentré pourra éventuellement donner la bonne direction à la balle mais la distance de parcours sera plus courte.
Le prolongement du chemin de club après l'impact a peu d'importance car après l'impact la balle n'a plus de contact avec la tête du club. Toutefois, c'est une bonne chose pour acquérir de la régularité dans le chemin de club et pour le relâchement du corps.

LE MOUVEMENT EN BALANCIER

Sur le plan mécanique, le club est tenu par les mains, guidé par les bras et actionné par les épaules. C'est du déplacement des épaules que tout dépend.
Ce sont les "gros muscles" qui donnent la précision et la régularité.
Toute contraction d'autres muscles ou mouvement d'autres membres introduira de la distorsion dans le chemin du club.

Les photos ci-après montrent comment bouge le triangle formé par la ligne des épaules et les bras.

A présent, tout est en place. En fonction de la distance du trou, le dosage va être plus ou moins important. C'est la combinaison entre déplacement et accélération qui va caractériser le dosage.
Dans les putts courts, il y aura peu d'accélération. La direction prendra le pas sur le dosage. Dans les longs putts, ce sera l'inverse.
Donc, le dosage sera la capacité à établir la meilleure relation entre l'amplitude du mouvement, la vitesse de la tête du putter, et la distance à parcourir.
Pour conserver un chemin de club rectiligne pendant le déplacement de la tête de club, il faut éviter une amplitude trop importante et compenser, sans crispation par une accélération avant l'impact.
Pour les putts courts, à partir de 2 mètres environ, l'objectif est d'entrer en un coup. Pour les longs putts, l'objectif est de se rapprocher au plus près du trou, la direction étant moins importante.
Si cela entre, tant mieux, mais ne soyons pas trop ambitieux au-delà de nos moyens et ne comptons pas sur la chance.
La face de la tête du putter frappe la balle dans un mouvement de remontée ce qui communiquera un mouvement de rotation de la balle vers l'avant et donc un meilleur roulement dès le départ.
Il faut éviter de "catapulter" la balle vers l'avant, ce qui provoquera un bond en avant et dans certains cas une rotation inverse par conséquent un freinage.
Dans le mouvement de balancier, il faut éviter que le coude gauche se sépare du corps. Cela engendre un flottement du coude puis une crispation pour le maintenir dans le plan de rotation et une perte de la maîtrise du chemin de club.

LE PUTT EN DÉVERS

On l'appelle aussi le putt en pente(s).

C'est la combinaison de pentes de directions différentes (en descente ou en montée, vers la droite ou vers la gauche) qui crée le dévers.

La difficulté augmente quand ces pentes ne sont pas linéaires (régulières) sur le parcours de la balle.

Dans un putt en dévers, on ne vise pas le trou. On putte tout droit vers un repère et la pente fait le reste.
Comment déterminer ce repère ?
La première difficulté est de "voir" la trajectoire idéale de la balle et en déduire la direction que doit prendre la balle et le dosage de la frappe.
Au départ, la trajectoire est toujours une droite et au fur et à mesure que la vitesse de la balle ralentit elle devient une courbe qui passe par le trou.
C'est après les 2/3 de sa course que la balle modifie sa trajectoire.

PRINCIPE DES TRAJECTOIRES

La figure ci-contre montre le principe de la trajectoire d'une balle de golf en fonction de son positionnement sur le green.

L'objectif de ce chapitre est de faire comprendre la relation direction-dosage pour améliorer son taux de réussite.

Les droites fléchées indiquent l'alignement du joueur par rapport au trou.

On remarque que :

  • La taiile relative des flèches indique le dosage de la frappe ;
  • La trajectoire de la balle est une courbe et le trou est sur cette trajectoire ;
  • Le point de repère qui donne la direction de la balle après l'impact n'est pas sur la trajectoire ;
  • L'angle de la direction de la balle par rapport à la ligne de putt est d'autant plus important que la pente est plus forte ;
  • En descente, l'angle est moins important qu'en montée pour deux balles symétriques par rapport au trou.

Quand on est sur le green, la difficulté majeure est la détermination de ce fameux point de repère.
Il y a tant de facteurs qui influent sur la trajectoire qu'il est exclu de donner une recette "miracle".
Dans la réalité, deux éléments sont à considérer : le talent (le feeling) et surtout l'entraînement. "Un don sans technique, n'est qu'une sale manie" disait Georges Brassens.
Le taux de réussite est en relation directe avec l'intensité de l'entraînement au practice (putting green).
Malheureusement, on trouve rarement des putting-green présentant des putts en dévers de difficulté variable.
C'est surtout sur les greens des parcours qu'on les rencontre.
Dans la mesure du possible et sans géner vos partenaires, travaillez ces putts.

LE PRACTICE ET LA "ROUTINE"

Pour améliorer chaque phase du mouvement de putting, depuis la posture jusqu'au geste en balancier, il y a des tas de recettes et de petits outils.
C'est vrai, il y en a peu pour les putts en dévers.
La plupart des putting-greens ont des greens plats ou ayant peu de pente. Cela permet de travailler le chemin de la tête de club, donc la direction de la balle, et le dosage. Au practice, on peut dissocier chaque phase, mais chacune conditionne la réussite de la suivante.
L'entraînement consistera à travailler les phases pour lesquelles on se sent le moins à l'aise. Comme pour chaque coup de golf, il faut se créer une routine propre au putting, toujours la même quel que soit le putt à réaliser.
Dans une bonne routine, le temps qui s'écoule après l'analyse du green jusqu'à l'exécution du coup (inclus) doit être toujours le même à une ou deux secondes près.
Le temps consacré à l'analyse est variable et fonction de la difficulté du putt.

OK ! On a déjà réfléchi et on est concentré. Le top est donné :

  • On se met à l'adresse par rapport à une position de balle fonction de la longueur du putt ;
  • La direction de la balle est identifiée, la face de club est square à la direction de la balle, la tête du club est à quelques milimètres du green ;
  • Si besoin, on corrige l'alignement des pieds et des épaules et on rectifie son grip ;
  • On simule le dosage de la frappe en faisant queques essais "à vide" pour bien sentir son corps et créer un léger relâchement ;
  • On arme lentement le club en arrière en mouvement de balancier sans augmenter le serrage du grip ;
  • Sans provoquer un temps d'arrêt, le club repart vers l'avant avec une accélération de la tête de club avant l'impact et la main droite contrôle l'action ;
  • La balle est contactée dans la phase remontante de la face de la tête du putter ;
  • Après l'impact, la tête de club continue dans la même direction avec un relâchement complet des bras et des mains.
UN PEU D'ÉTIQUETTE ET DE RÈGLES SUR LE GREEN

Il s'agit là de quelques conseils pour le respect des joueurs et l'harmonie de la partie.

On voit trop souvent les joueurs se précipiter vers leur balle une fois que celle-ci est sur le green. C'est toujours le joueur dont la balle est la plus éloignée du drapeau qui a la priorité pour jouer.
C'est la balle de ce joueur qui est importante à ce moment là.
Les autres joueurs doivent tout faire pour ne pas perturber celui qui va jouer.
Si, au moment de putter, un joueur considère qu'une balle est gênante pour la réalisation de son putt, il peut demander qu'elle soit relevée. L'étiquette veut que si une balle gêne, on doit la relever, même si cela n'est pas demandé.
En cas de heurt de balles, il y a des règles que beaucoup de golfeurs méconnaissent.

La règle précise : Si une balle d'un joueur, en mouvement à la suite d'un coup, est déviée ou arrêtée par une balle en jeu et au repos, le joueur doit jouer ensuite sa balle comme elle repose. Dans le cas particulier où les deux balles sont sur le green avant le coup, le joueur encourt une pénalité de deux coups.
L'autre balle est replacée.

Donc, évitez de toucher une autre balle, c'est vous qui serez pénalisé. Même si apparemment une balle ne gêne pas, demandez à ce qu'elle soit relevée.

Avant d'être relevée, une balle doit être "marquée". C'est-à-dire que l'on repère son emplacement par une marque posée en arrière de la balle, ou sur le côté à une distance d'un trou ( 108 mm) ou de la largeur du putter.

Quand un joueur a pris sa posture, on fait silence et on ne bouge plus. On évitera de se trouver en face du joueur à l'adresse ou de projeter une ombre sur sa ligne de putt.

Dans les déplacements sur le green, on doit contourner par l'arrière l'emplacement de la balle qui va être jouée. De plus, on évite de marcher sur les lignes de putt des balles en jeu.

Sur le green, une balle peut être relevée et nettoyée à condition de la reposer exactement au même endroit. Si des détritus (au sens de la règle) sont gênants, ils peuvent être retirés par balayage de la main. Les marques faites par d'autres balles (pitch) peuvent être réparées. On doit au moins réparer les siens.

Le joueur qui a entré sa balle en premier est, en principe, celui qui ramasse le drapeau et le replace après que tous les autres joueurs aient terminé leur putting.
Un joueur doit ramasser sa balle après qu'elle soit entrée dans le trou.
En compétition, il est impératif de terminer le trou, sous peine de disqualification.
On marquera son score au moment où on se trouve au départ du prochain trou.

Ce document a été élaboré à partir d'articles et photos parus dans "Golf Digest", "Golf Magazine", et livres divers sur le golf. L'objet de ce document est purement informatif et à but non lucratif. L'auteur dégage toute responsabilité de l'usage qui peut être fait de ce document.