LA SORTIE DE BUNKER
Sortir d'un bunker n'est pas un coup de poker !
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Peu de golfeurs amateurs savent comment "sortir" d'un bunker. Et pour cause ! Combien sont-ils à travailler cette technique ? En réalité, chacun tente un coup approximatif consistant en un mélange de recettes glanées ici ou là, en espérant "naïvement" que la balle va attérir sur le green et en plus près du drapeau. Coup de poker !!
Pour la plupart des pros, la sortie de bunker ne pose pas de problèmes majeurs, pour la simple raison qu'ils l'ont travaillée dans tous les cas de figure.
Pour les amateurs, le problème c'est surtout "Comment faut-il faire ?".
Un bunker est un obstacle, au sens golfique de la règle. On n'a pas le droit de toucher le sable avant d'effectuer le mouvement de frappe de la balle, quelle que soit la circonstance. La conséquence directe est : pas de "coup d'essai". En fait, la sortie de bunker est le seul coup de golf où on ne touche pas la balle si le coup est parfaitement exécuté.
Le bunker est un espace contenant uniquement du sable. En cas de présence de pierres, on peut les enlever et si la balle est déplacée on doit la replacer. Cela sans pénalité. S'il y a un espace de gazon à l'intérieur du bunker, il n'est pas considéré comme faisant partie du bunker.
Le sable peut avoir différentes structures, être plus ou moins fluide ou consistant, fin ou épais. L'humidité joue sur sa densité.
N'oublions pas qu'il y a deux types de bunker : le bunker de fairway et le bunker qui défend le green. Les deux types de bunker sont des pièges qu'il est préférable d'éviter, en particulier ceux qui défendent le green. |
LES BUNKERS DE FAIRWAY |
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On les trouve surtout sur des par/4 et des par/5. Rarement sur des par/3, sauf quand ils sont longs. Ces bunkers sont placés à des distances critiques, entre 130 mètres et 180 mètres de l'aire de départ, et parfois entre 240 mètres et 300 mètres.
Ces bunkers sont peu profonds et leurs "lèvres" (les bords) sont peu relevées.
Toutefois, leur hauteur peut parfois être gênante quand la balle se trouve près de la lèvre, et ce la va influer sur le choix du club pour sortir la balle.
De plus, l'enfoncement de la balle dans le sable peut être critique.
Cela va conditionner la stratégie pour la sortie de bunker. Soit jouer long avec une prise de risque, soit jouer un coup de "replacement" pour la sécurité. Cela dépendra aussi de son niveau de confiance.
Prise de risque
Si la balle n'est pas enfoncée et/ou la lèvre n'est pas importante, le risque est réduit. On peut prendre un fer 6 ou 7.
Ne soyons pas trop gourmant en cherchant à être long avec un swing puissant.
Hors de ces critères, le risque augmente considérablement si on ne maîtrise pas le coup.
- Prendre un stance avec le pied droit légèrement en retrait par rapport au pied gauche.
- La balle est au milieu des pieds.
- La face du club est ouverte. - Faire un swing intérieur-extérieur en évitant d'avancer le corps à la descente du club.
Prise de sécurité
C'est le cas où la balle est enfoncée dans le sable et/ou que les rebords du bunker sont bien relevés.
Vouloir jouer une distance peut être fatal. Il faudra se contenter de se replacer sur le fairway pour préparer le prochain coup dans de meilleures conditions.
On peut prendre un fer 8 ou 9 selon la difficulté.
Le coup à jouer sera sensiblement le même que celui joué dans un bunker de green.
Voir ci-après.
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LES BUNKERS DE GREEN |
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Sortir la balle d'un bunker est un coup spécial, dans le sens où ce n'est pas la tête du club qui agit directement sur la balle, mais c'est le sable qui est mouvementé qui projette la balle.
Par conséquent ne pas tenter de contacter la balle d'abord.
Les trois fautes les plus courantes que l'on fait lors d'une sortie de bunker sont :
- Rentrer trop la tête de club dans le sable ;
- Ralentir le mouvement avant l'impact de la balle ;
- Taper la balle avant le sable.
L'objectif va être de faire "exploser" un "coussin de sable", dont le volume sera variable en fonction de la hauteur à donner à la balle, de la distance à parcourir, et de la consistance du sable. Rien que çà !
C'est l'explosion du coussin de sable qui fait sortir la balle du bunker.
Pour le volume, on jouera sur la longueur et l'épaisseur du coussin.
C'est là que l'angoisse du golfeur amateur prend sa source, en plus de la crainte d'un coup "foireux" qui nous enverrait dans un autre bunker.
Restons calmes, ce n'est pas "mission impossible".
Tout d'abord, identifions ce fameux coussin.
Pour un coup "standard", on considère un coussin de 10 cm de longueur (dans la direction du coup), de la largeur de la tête de club, et de 2 à 3 cm de profondeur.
Pour une sortie longue, le coussin sera moins épais et plus long. Pour une sortie courte, le coussin sera plus épais et le swing aura la même puissance.
La force du swing sera aussi fonction de la consistance du sable.
Quand le sable est fluide (fin et sec), c'est plus difficile car il faut bien doser sa frappe.
Par principe, une sortie de bunker se fait par un coup slicé. Voyons comment exécuter ce coup.
Tout d'abord, faire une analyse de la position de la balle dans le bunker et des difficultés. Se rendre compte de la position du drapeau, de son environnement, et de la zone de green que va parcourir la balle (pente, dévers, etc.).
Choisir un club adapté à la situation : fer 9, pitchwedge, sandwedge, ou lobwedge.
Se munir d'un râteau et le poser près de soi, pour ratisser les traces laissées après la sortie de bunker.
Astucieusement, diriger le rateau vers la cible.
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LA POSTURE ET LA FRAPPE |
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Tout d'abord, bien ancrer les pieds en les enfonçant dans le sable. Cela permet de tester la consistance du sable. Pour compenser, baisser les mains sur le manche du club.
Le stance est pris de telle sorte que les pieds, les hanches et les épaules sont orientés à gauche du drapeau dans un angle de 30 à 45 degrés par rapport à la direction de la cible.
La balle se trouve vers le pied avant.
Le corps est en appui sur le pied gauche à 60%.
La face de la tête du club est orientée à droite du drapeau.
Le grip est faible : dos de la main gauche et paume de la main droite faces au drapeau.
Le bras et la main droites vont travailler plus que le côté gauche.
Avant la frappe, créer une décontraction des muscles et chasser l'angoisse qui a tendance à "précipiter" le coup.
Au backswing, les poignets sont armés très tôt. L'angle d'attaque devra être vertical.
Faire un swing lent mais compact avec une accélération au bas du downswing.
Attention, il n'y aura pas de transfert de poids. Ce sont les bras qui vont travailler ensemble.
Traverser le sable sans fermer la face du club.
Terminer le mouvement sans faire rouler les poignets.
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La photo de gauche est "l'ancienne" école, avec un sandwedge.
La photo de droite est la "nouvelle" école avec un lobwedge. L'utilisation d'un lobwedge de 60° d'ouverture devient de plus en plus fréquent.
Et voilà le travail !
Ce n'est pas fini ! Il faut ratisser le bunker. Passez le râteau dans la direction du drapeau. Pensez au "malheureux" qui va y entrer !
Question subsidiaire : où reposez-vous le rateau ? Dans le bunker ? Sur le bord des lèvres du bunker ?
Le reposer sur le fairway, peut être ! Mais avant le bunker ou après ? Sur le côté latéral ? Lequel ? Faut-il freiner ou faciliter l'entrée dans le bunker pour un autre golfeur ? Vous vous êtes certainement posé ces questions après avoir ratissé les traces que vous avez laissées. Regardez les règles du golf pour avoir la réponse.
Elle est de bon sens ! |
LE MENTAL |
Thème vaste et difficile. On a souvent dit que le golf est une école de vie.
Dans la pratique courante du golf, et pour un amateur, il y a les parties d'entraînement, les parties amicales et les parties de classement ou compétitions. Chaque type de partie implique une dose minimale de confiance en soi. Plus l'enjeu est important, plus cette confiance en soi doit être optimale.
Prenons un exemple : dans le cas particulier de la sortie de bunker, et mis à part la technique, c'est une condition essentielle pour la réussite du coup.
Le mental, c'est la confiance en soi optimale, réaliste et maîtrisée.
Un degré de confiance optimal
L'excès de confiance est aussi nuisible que le manque de confiance. Il faut trouver un degré optimal et faire en sorte qu'il reste constant. En effet, une performance le fait croître et on peut tomber dans l'excès de confiance et une erreur le fait baisser en entraînant d'autres erreurs.
Une confiance réaliste
Avoir une confiance en soi réaliste c'est être conscient de ses possibilités, de son niveau de jeu et surtout de ses limites.
L'échec est l'ennemi de la confiance en soi. Il faut donc se forger une confiance en soi réaliste. Etre réaliste c'est connaître objectivement son niveau réel de jeu.
Notre niveau moyen de jeu est caractérisé par notre index (établi par la FFG).
Pourquoi moyen ? Parce qu'il n'est pas le reflet exact de votre performance.
En stableford, l'algorithme de calcul de l'index implique que pour arriver à cet index, il a fallu jouer mieux que l'index qui a été obtenu en fin de parcours. C'est compliqué mais voilà l'explication (simplifiée).
Par exemple, au départ du parcours par-72 votre index était 30 et après la compétition votre index passe à 26. Que s'est-il passé ?
Si vous aviez joué votre index, soit 30 au-dessus du par, votre score brut aurait été de 102 (72+30). Pour que votre index descende à 26, soit 4 points de moins, il faut un différentiel de -8 points, c'est-à-dire faire un score brut de 94 (72+22) donc jouer 22 au-dessus du par. Vous avez donc fait une vraie "perf" !
(voir le document "STABLEFORD FACILE").
Une confiance maîtrisée
La maîtrise de cette confiance en soi ne s'obtient que par la régularité. C'est encore elle qui nous permettra de progresser en travaillant les coups pendant l'entraînement.
Un parcours "amical" peut être considéré comme un entraînement dynamique si le score n'est pas l'unique objectif et à la condition que les coups aient été travaillés, répétés et réussis au practice. Tenter quelque chose que l'on n'a jamais travaillé, c'est prendre un gros risque d'échec.
Chaque golfeur a son degré de confiance en soi, et il est variable selon les qualités et la personnalité de chaque individu.
Le manque de confiance
Il vous fera jouer "petit bras" quand vous serez dans une compétition et que vous raterez certains coups alors que la veille ou tout à l'heure tout allait bien au practice. C'est l'émotivité et l'anxiété générées par le stress qui va dégrader votre concentration dès que vous exagèrerez l'importance de l'enjeu.
Si votre objectif est raisonnable, en conformité avec vos moyens, vous éviterez le développement de l'anxiété.
L'excès de confiance
Il va vous empêcher de bien vous préparer et l'échec peut parfois vous "casser" plus que le manque de confiance.
Quand on subit une "crise de confiance", le remède efficace est la réussite. Si petite soit-elle, il faut l'exploiter à fond.
Il est fréquent de voir un sportif complètement "remis en selle" après la réussite d'un seul coup. C'est la preuve qui vous manquait pour vous sortir de la spirale de l'échec. Elle doit effacer toutes les pensées négatives.
La réussite n'est pas un coup de chance si on a fait ce qu'il fallait avant. La réussite ne se juge pas sur la réalisation d'un coup exceptionnel. En revanche, face à un problème, l'analyse du contexte, l'élaboration d'une solution, sa mise en oeuvre et sa concrétisation positive, tout cela peut être considéré comme une réussite.
Il y a un concept difficile à admettre : au golf vos seuls adversaires sont le parcours et vous-même.
Votre objectif prioritaire est de jouer le mieux possible en fonction de vos qualités propres et des moyens que vous vous êtes donnés pour atteindre un objectif réalisable. Le plaisir ne résidera pas dans la satisfaction d'avoir battu un autre golfeur mais dans la réussite de l'utilisation de tous vos moyens, et si vous avez battu un autre golfeur, c'est le plus qui flatte votre ego. Pourquoi pas !!
Alors adieu vanité, orgueil, narcissisme ...
Et puis, on peut créer de la motivation en lançant un défi ou en "intéressant" la partie. C'est bon pour le moral et … le mental.
* Ce document a été élaboré à partir d'articles et photos parus dans "Golf Digest", "Golf Magazine", et livres divers sur le golf. L'objet de ce document est purement informatif et à but non lucratif. L'auteur dégage toute responsabilité de l'usage qui peut être fait de ce document.
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